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OPPIDUM DE GAUJAC 

Journée rando direction l'oppidum de Gaujac

 43 personnes ont suivi Pierre  dans une randonnée pleine de soleil , de flaques, et de gaité !

Du village du Pin , à travers buis et garrigues, longeant et traversant une multitude de petits ruisseaux nés des dernières pluies, nous avons rallié l'oppidum de Gaujac.

Pique-nique digne des Celtes (ou des Romains). Retour rapide en passant par le  point de vue à 360° au pied d'une horrible antenne moderne.

Et maintenant un peu d'histoire.

L'Oppidum (site fortifié, en un lieu élevé) de Gaujac, est situé au sommet de la colline Saint Vincent (Alt. 270m) et domine une vaste plaine où se rejoignent les Vallées de la Tave et de la Veyre, noms des deux rivières qui coulent dans la plaine.

Vers la fin du VIe siècle avant J.C., quelques hommes viennent s'installer sur cette colline

Vers 425, la population venue en nombre, fonde l'Oppidum et bâtit une enceinte. Le lieu est abandonné au IVe siècle.

Quelques objets attestent la présence de l'homme aux III et IIe siècles avant J.C. (tessons de poterie, blocs de pierre de taille).

A partir des années 80-70 avant J.C., la population s'accroît. La ville est un point clé concernant le commerce. Les défenses sont renforcées par l'édification d'une Tour au Nord de l'entrée occidentale. Vers la fin des années 40 avant J.C., la ville devient chef-lieu de Cité. Sont érigés successivement plusieurs monuments.

L’oppidum (habitat de hauteur fortifié) pouvait ainsi contrôler une partie du trafic terrestre s’avançant en direction des Cévennes depuis le Rhône, importante voie de communication des sociétés antiques .

Au Ve siècle, les populations fuyant les Wisigoths y trouveront refuge. Au XIIe siècle, un petit village s'installe. Il semble que les derniers occupants aient été des tailleurs de pierre.

 Le site antique est connu dès le XIXe s. par quelques découvertes épigraphiques. Des fouilles archéologiques y sont régulièrement entreprises depuis 1963 et ont permis de mettre au jour de nombreux vestiges témoignant de l’importance de la cité depuis l’époque gauloise jusqu’à la fin de l’antiquité romaine. Cette recherche est aujourd’hui complétée par des travaux de sauvegarde et de réhabilitation de l’oppidum.

L’enceinte gauloise primitive fait l’objet au début du Ier s. ap. J.-C. d’importants travaux. Ce rempart romain  est  fait de moellons réguliers liés au mortier. La porte d’entrée principale, très bien conservée, est encore aujourd’hui empruntée par le visiteur pour pénétrer à l’intérieur de la cité.  La fonction des remparts était surtout symbolique; l'empereur Auguste en autorisant sa construction signifiait qu'il reconnaissait à la ville le statut politique de cité latine( oppidum latinum).

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Le temple dédié à Apollon et à sa soeur jumelle Artémis est érigé vers 40-20 avant J.C., ce temple fut utilisé jusqu'au IIIe siècle de notre ère. Devant le monument s'étendait un parvis dallé où se dressait l'autel des sacrifices .

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Les thermes publics.   Edifice romain le plus spectaculaire de l’oppidum qui a bénéficié durant de longues années d’une recherche exhaustive. Le plan entièrement dégagé laisse apparaître plusieurs états et montre les différentes salles (froides, tièdes et chaudes) ayant servi au bon fonctionnement des bains. Un premier établissement thermal a fonctionné au changement d’ère avant d’être détruit entre 20 et 50 ap. J.-C. Un nouvel ensemble balnéaire d’une superficie d’environ 615 m2 prend alors le relais qui présente trois états successifs s’étendant du milieu du Ier s. au début du IIIe s. ap. J.-C. Par la suite ils ont été transformés en sanctuaire à la déesse Fortuna. On peut y voir une cour et une citerne sur la gauche

                                                                                                  Les thermes de Gaujac vus de nord-est                                 

 

                      Une occupation gauloise et romaine s’étendant sur plus de 1000 ans

Les premières traces d’occupation sur le site remontent au VIe s. av. J.-C. et indiquent 
dès l’origine des contacts étroits avec Marseille, importante colonie phocéenne fondée vers 600 av. J.-C.

L’agglomération gauloise va prendre un essor certain à la fin du Ve s. av. J.-C. avec notamment la construction d’un premier rempart cyclopéen qui va enserrer une douzaine d’hectares. Les contacts commerciaux avec Marseille vont alors se développer : utilisation désormais de nombreux vases de tradition grecque.

Après une période de profonde récession voire d’abandon au cours des IIIe et IIe s. av. J.-C., l’oppidum va connaître une importante réoccupation dès le Ier s. av. J.-C. avec la mise en place d’un puissant processus de romanisation. La ville va alors se doter progressivement d’une nouvelle parure monumentale et notamment d’un rempart parfaitement appareillé édifié vers le changement d’ère. La cité va alors atteindre son apogée au cours des Ier et IIe s. ap. J.-C.

Durant le Bas-Empire romain (Ve-VIe s.), l’oppidum continuera à être occupé par une petite communauté villageoise marquée par une profonde récession et s’abritant désormais à l’intérieur de petites cabanes de pierres sèches.

Le site sera une dernière fois réoccupé au Moyen-Age (XIIe-XIIIe s.) par un petit village de carriers réutilisant les vestiges de l’ancienne cité romaine.

Un important chef-lieu de cité à l’époque romaine : La présence à la fois d’un rempart et de certaines inscriptions latines laisse à penser que la ville romaine bénéficia d’une autonomie municipale par rapport à Nimes, alors capitale des Volques Arécomiques. Si tel fut le cas, l’oppidum de Gaujac eut alors à gérer seul son administration et son territoire. Peut-être s’agit-il de l’oppidum latinum des Samnagenses mentionné par Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle.

Un village refuge des Ve –VIe siècles : De nombreuses habitations extrêmement modestes en pierres sèches associées à un mobilier archéologique très pauvre indiquent la présence d’une petite communauté qui  va  apparaitre, s’organisant tant bien que mal dans les ruines de l’ancienne cité gallo-romaine. Les vestiges sont nombreux qui témoignent de cette période chaotique et bouleversée de l’histoire du site.

Une petite agglomération médiévale : Au cours des XIIe et XIIIe siècles, un village médiéval se regroupe autour de la chapelle Saint-Vincent encore en partie visible aujourd’hui. Plusieurs cabanes ont été dégagées qui offrent la vision exhaustive d’un quartier d’habitations du Moyen-Age. Ce petit village occupé par une petite communauté réexploitant les ruines de la ville romaine marquera la dernière occupation de l’oppidum.